Championnat de France LD 2017 (27-05-2017)
Catégorie: Compétition
Carte/région: Les sources de l'ouche
Pays: France
Discipline: CO pédestre
Distance: 10.31 km
Temps: 71:29
Attendre 46 ans pour enfin décrocher un titre de Champion de France ça mérite bien un petit compte rendu, non ? Le deuxième en un mois ça peut vite passer pour un délire narcissique mais bon je ne pense pas renouveler cette perf de sitôt. Alors voilà ….

Avec un départ à 13h51 et 32°C au thermomètre ça n'allait pas être une partie de plaisir d'autant plus que les 9kms et 270m de dénivelé annoncés, affichaient à mon avis, un circuit taillé un peu long.
Alors après un léger échauffement je me présente donc dans le premier sas de départ, H-5. Je n’ai pas commencé que déjà des perles de sueur dégoulinent sur mon front. Partir sans eau est-ce vraiment raisonnable ?
H-3 je prends mes définitions. Ça va faire 2 ans que je m’entraîne vraiment sérieusement pour ce jour. Est-ce que tout va bien se passé. J'ai tellement envie de réussir. Le niveau est relevé, mais ma seconde place sur le Championnat de France MD, il y a 1 mois, m'encourage à y croire. H-1 je me place devant ma carte. Je me sens bien. Mon niveau de concentration est bon. Je pense plus à rien, qu'à m'appliquer sur mon premier poste. J’ai hâte d'en découdre.
Biiiiiiiip ! Je prends ma carte et c'est parti. A la première lecture je constate que la course va être plus physique que technique. Il ne va rien falloir lâcher surtout avec cette chaleur. Le premier poste n'est pas simple à négocier. Un poste bingo, loin de tout et au milieu de rien. Il y aura sans doute pas mal d'erreurs ici. Je m'applique sur la boussole et avance prudemment. Je pense avoir fait la distance mais toujours pas de poste. Je commence à douter. Deux coureurs sur ma gauche m’attirent. Zut ! Ils sont comme moi.... ils cherchent. Je reviens sur mes pas et pousse un peu plus loin et fini par trouver mon poste. J'ai eu chaud sur ce 1er poste. Tout aurait pu basculer là. Je perds une bonne minute mais je pense que beaucoup auront aussi des difficultés. Je me focalise rapidement sur la prochaine balise en me disant qu'il ne faut plus d'autres fautes. Sur la 2, petite erreur volontaire pour assurer le rentrant et filer sur le poste. 2-3 premier long IP, un choix se présente. J’hésite longtemps avant de prendre l'option de contourner le jaune pensant que ça allait mieux courir. Mon attaque n'est pas top et je lâche une quinzaine de secondes. Poste 4, je poursuis par le haut passant la succession de rentrants. La 5 est simple techniquement avec la limite de végétation. Je me dis que je peux faire la côte à bloc sans prendre de risque sur mon attaque en étant dans le rouge. Je fais le meilleurs temps sur l'IP. 5-6 je zigzag dans les taches de vert pour rejoindre rapidement le chemin et j’attaque le poste depuis la tache de Vert. Une fois dans la zone de dépressions je ralentis et tarde à voir la balise. Pour la 7 je ne me pose pas de question et j’envoie sur les chemins. J'anticipe l'attaque et j'ai une bonne image de la végétation devant le poste. Sans soucis ! Pour la 8 je reste sous le trait rouge : sortie propre, la grosse dépression puis le flanc. 8-9 propose une course à flanc sur un terrain instable. Ça glisse un peu. Il faut éviter de trop descendre. Je vois la balise de loin. 9-10 est pour moi l’IP décisif car très physique pour casser le mental et juste avant un long IP avec des choix cruciaux. La descente est très raide je me contente de garder le cap. J’attaque la côte très pentue (60m D+). Impossible de courir, le palpitant est au plafond. J’en profite pour anticiper l’IP suivant. J’ai le meilleur temps sur cet IP. Au poste quelques personnes sont «out » et reprennent leur souffle. Je sais que c’est là que ça se joue alors je ne lâche rien et j’essaie de relancer le plus vite possible. Je prends le choix par l’aréna en restant sous le trait. Je reprends quelques pulsations dans la descente avant d’attaquer la côte qui mène au champ. Là aussi des que je peux, je cours. Sur l’aréna je profite des encouragements pour puiser dans mes ressources et encore relancer. Jusqu’ici je n’ai pas fait trop d’erreur, il ne me reste plus qu’une quinzaine de minutes à faire ; « tiens bon ! » A la sortie du champ une zone de vert me barre la route. Je cherche un trou, je me faufile et reprends rapidement un cap une fois dans le blanc. La descente sur le poste est facile avec le rentrant, mais je tarde à voir la balise car j’ai peur de trop descendre. Puis une nouvelle course à flanc. Ça devient vraiment dur. Ensuite une montée épouvantable avec une longue falaise infranchissable. « C’est dans la tête ! ». Je marche jusqu’au pied de la falaise et fini par trouver un petit passage en escaladant. Dès que la pente diminue je reprends la course. J’ai les pulses qui frappent sur les tempes et je cherche l’oxygène. Toujours pas d’erreur ça sent bon. Je chope la discrète levée de terre qui me donne le poste suivant. Il faut assurer jusqu’au bout et ne rien lâcher ça peut se jouer à pas grand-chose. J’anticipe la suite et je prends l’option de contourner la tache de vert que j’ai traversée difficilement à l’aller. Mais au poste plusieurs coureurs se dirigent vers cette zone dense. J’hésite et fini par les suivre pensant pouvoir trouver une trace. Mauvais choix ! Je me retrouve littéralement scotché dans les épineux et perds du temps (1’). Je m’arrache, au propre comme au figuré, conscient de faire une erreur et d’être, peut-être, en train perdre la course. Je finis par atteindre le chemin. J’espère ne pas avoir tout gâché par ce manque de confiance. Je jette toutes mes dernières forces jusqu’à l’arrivée. Le speaker annonce que je viens de pulvériser le meilleur temps de 2’33. Incroyable ! Je savoure mais il reste encore Stéphane parti 4’ derrière moi, le seul à pouvoir encore me battre. J’attends en me remémorant ma course. C’est évident, j’ai fait une très bonne course, ça va être difficile de faire mieux. Toujours pas de Stéphane en vue. Le speaker fini par annoncer que maintenant personne ne pouvait me rejoindre et donc que j’étais CHAMPION DE FRANCE.
La délivrance ! Un rêve de gosse enfin réalité. Quel pied ! Je suis comme un gamin heureux d’ouvrir ses cadeaux de noël. Une satisfaction énorme qui vous propulse au-dessus des nuages. C’est une belle victoire sans équivoque, au courage, que je pense avoir mérité.

PS : Une fréquence de cardiaque moyenne de 177bpm sur 1h10 avec une fcmax à 184. Ces chiffres parlent d’eux même ;)

Et bien voilà un petit récit pour ma mémoire et pour partager un moment fort de ma vie.
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Jane Campbell: Pascal - excuse the English - thanks for sharing the story of your run and your fantastic achievement. A great run and a well deserved victory! Now you have to do it again.......
Jane
Benji: Bravo Pascal et c'est sympa de nous faire revivre ta course de l'intérieur ! Beau boulot à la 6 (je l'ai pas trop aimée celle-ci)
pascal: il y a avait plus direct sans remonter sur le chemin. mais j'ai préféré assurer.
YP: Félicitations !! Quel beau titre avec toute la concurrence qui était présente en plus !
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